Jupiter et Alcmène - Le père des Dieux et des hommes, voulant engendrer pour les Dieux et pour les hommes un héros qui les défendît contre le malheur, s'élança de l'Olympe, roulant dans son esprit de merveilleux desseins (Hésiode); cherchant alors quelle femme peut être digne du héros qu'il veut donner au monde, il n'en trouve pas une qui surpasse Alcmène, femme d'Amphitryon, à qui fut ainsi réservé le bonheur de mêler son sang à celui du divin fils de Saturne (Pindare).
Ce ne fut point pour satisfaire une passion, que Jupiter voulut s'unir à Alcmène, ce fut pour donner le jour à Hercule (Diodore). Mais Alcmène, dit Hésiode, aimait son époux comme jamais aucune femme n'avait aimé le sien.
Aussi Jupiter prit-il la forme de son mari, et Alcmène ignora qu'elle était unie au roi des Dieux.

La jalousie de Junon - Amphitryon était roi de Tyrinthe et petit-fils de Persée. Après l'aventure qu'il avait. eue chez sa femme Alcmène, Jupiter déclara , hautement dans l'Olympe que le premier enfant qui naîtrait dans la famille de Persée, jouirait de la puissance souveraine.
Junon, tourmentée par sa jalousie habituelle, fit jurer au roi des dieux, que ce qu'il venait d'annoncer s'accomplirait, et elle alla trouver Nicippe, la femme de Sthénélus, qui était également de la famille de Persée, et dont l'enfant devait venir au monde un peu après celui d'Alcmène.
La déesse avança le terme de sa grossesse, de telle façon que son enfant, qui fut Eurysthée, naquit avant Hercule, et se trouva ainsi investi de la puissance souveraine annoncée par Jupiter.
L'impitoyable Junon ne s'en tint pas là : voulant mettre un obstacle à la naissance d'Hercule, elle envoya chez Alcmène deux magiciennes, chargées d'empêcher par leurs maléfices l'enfant de venir au monde.
Mais la puissance de Jupiter est plus grande que les enchantements et les sortilèges.

Le lait de Junon - Quand l'enfant fut venu au monde, Alcmène, redoutant la jalousie de Junon, fit exposer Hercule dans un champ. Mercure porta le nouveau-né dans l'Olympe, et le déposa malicieusement sur le sein de la reine des dieux qui dormait. L'enfant mordit si fort le sein de la déesse, que le lait en s'échappant forma la Voie Lactée. Junon, reconnaissant son erreur, rejeta aussitôt Hercule. Minerve alors. rapporta à sa mère l'enfant qui avait jeté le lait de l'immortalité.

Hercule étouffe deux serpents - Alcmène avait mis au monde deux enfants jumeaux, Hercule fils de Jupiter et Iphiclès fil's d'Amphitryon.. Chaque jour, après les avoir lavés et allaités, elle les couchait sur un bouclier d'airain qu'elle berçait ensuite mollement.
Une nuit l'impitoyable Junon envoie deux énormes serpents qui s'avancent vers les deux jeunes enfants endormis. Iphiclès jette un cri, mais Hercule, prenant sans s'émouvoir les deux reptiles dans ses petites mains, les presse avec une telle force qu'il finit par les étouffer.

Hercule entre le Vice.et la Vertu - L'éducation d'Hercule fut complète ; il apprit d'Amphitryon à conduire un char, de Castor à combattre armé de toutes pièces, de Linus à jouer de la lyre, d'Eurytus à tirer de l'arc.
Le sage Rhadamanthe et le centaure Chiron figurent aussi parmi ses précepteurs.
Hercule,étant devenu grand, se retire.un. jour à l'écart, pour penser quel genre de vie il devait mener : alors lui apparurent ,deux femmes de grande stature, dont l'une, fort belle, qui était là Vertu, avait un visage majestueux et plein de dignité, la pudeur dans les yeux et une robe blanche.
L'autre, la Mollesse, avait des regards libres et des habits magnifiques. Chacune d'elles tâcha de le gagner par des promesses, l'une annonçant qu'elle le ferait triompher de toutes les épreuves de la vie; l'autre qu'elle lui éviterait fit peine de lutter. Hercule préféra la Vertu.